Peut-on soulager les douleurs musculaires grâce à la mise à la terre ?

(Lien de l'étude scientifique)
Imaginez la scène : vous venez de terminer une séance de sport intense, vos muscles brûlent, et vous savez déjà que demain (voire après-demain), la fameuse courbature post-entraînement – appelée DOMS (pour Delayed-Onset Muscle Soreness) – va rendre chaque escalier une épreuve douloureuse. Maintenant, imaginez qu'un simple contact avec la Terre pourrait réduire ces douleurs.
Trop beau pour être vrai ?
Une petite étude pilote menée par des chercheurs pourrait bien vous surprendre...
Qu'est-ce que la mise à la terre : une méthode ancestrale ?
La mise à la terre, ou "grounding", part d'un constat simple : dans nos sociétés modernes, nous sommes de plus en plus isolés de la Terre, que ce soit à cause des chaussures, des sols artificiels ou encore des journées passées à l'intérieur. Pourtant, nos ancêtres vivaient au ras du sol, en contact direct avec lui en permanence.
Et si cette coupure, au-delà d'être pratique, avait un impact sur notre santé ? Certaines études récentes s’y intéressent, suggérant que se reconnecter à la Terre pourrait réduire les inflammations, améliorer le sommeil et même normaliser les niveaux de cortisol, l'hormone du stress.

C'est dans ce contexte qu'une équipe de scientifiques, Dick Brown, Gaétan Chevalier et Michael Hill, a voulu creuser un angle bien particulier : la mise à la terre pourrait-elle jouer un rôle dans la récupération après un effort musculaire intense ? En d'autres termes, est-il possible qu'elle atténue la douleur et l'inflammation liées aux DOMS ?
Les protocoles de l’étude sur la mise à la terre et ses effets
Pour cette étude, huit jeunes hommes en bonne santé, âgés de 20 à 23 ans, ont été recrutés. Rien n’a été laissé au hasard : chaque participant a suivi un protocole ultra-contrôlé. Tous ont dormi dans la même chambre d’hôtel pendant plusieurs jours, mangé les mêmes repas à heure fixe, et même respecté des horaires de coucher et de lever identiques. Pour cet essai, il était essentiel d'éliminer toutes les variables extérieures.
Ensuite, les volontaires ont été divisés en deux groupes :
- Le groupe "mis à la terre" : ces participants portaient des patchs conducteurs sur leurs mollets et pieds, reliés à un système leur permettant d'être électriquement connectés à la Terre.
- Le groupe témoin : eux aussi portaient des patchs, mais ceux-ci n'étaient pas reliés au sol.
Important : l'expérience était en double aveugle, ce qui signifie que ni les participants ni les chercheurs ne savaient qui appartenait à quel groupe. Cette méthode garantit que les résultats soient plus objectifs et neutres.

Quel exercice pour provoquer les DOMS ?
Pour faire souffrir les muscles des participants – tout en respectant un cadre éthique, bien sûr –, un exercice bien connu a été choisi : les "élévations sur la pointe des pieds" (toe raises). Les participants devaient exécuter deux séries de 20 répétitions, avec une barre équivalant à un tiers de leur poids corporel placée sur leurs épaules.
Ce type de mouvement, qui sollicite les muscles des mollets de manière intense et excentrique, est l’un des exercices les plus efficaces pour provoquer des micro-déchirures musculaires et déclencher les fameuses DOMS. Quelques heures plus tard, la douleur et l’inflammation commencent à se manifester, atteignant généralement un pic après 24 à 48 heures.

Quels paramètres ont été mesurés par les scientifiques ?
Les chercheurs ne se sont pas contentés d'un simple "comment te sens-tu ?" pour évaluer les effets de la mise à la terre. Voici les trois catégories de mesures qu'ils ont utilisées :
1. Marqueurs biologiques :
Chaque matin à la même heure, des échantillons de sang ont été prélevés pour analyser plusieurs indicateurs, comme :
- Les globules blancs (étroitement liés à l'activité immunitaire),
- La bilirubine et la créatine kinase (des marqueurs d'inflammation et de dommages musculaires),
- Les niveaux de cortisol (l'hormone du stress), mesurés dans le sang et la salive.
2. IRM et chimie musculaire :
Des IRM ont permis d'observer la composition chimique des muscles, comme les molécules énergétiques phares (phosphocréatine, par exemple).
3. Douleur ressentie :
La douleur a été mesurée à la fois de manière subjective (les participants évaluaient leur douleur sur une échelle visuelle) et de manière objective (en appliquant une pression sur le muscle douloureux avec un brassard gonflable, pour voir combien de pression ils pouvaient tolérer avant de dire "stop").

Résultats scientifiques : effets positifs de la mise à la terre
Alors, la mise à la terre fait-elle une différence ? Les premiers résultats sont intrigants :
- Inflammation réduite : Les volontaires "mis à la terre" ont montré une diminution notable de certains globules blancs (comme les lymphocytes et neutrophiles) par rapport au groupe témoin. Ces données suggèrent que la mise à la terre pourrait jouer un rôle en modulant l'inflammation.
- Musculature en meilleure santé : Des différences ont aussi été observées dans les niveaux de la bilirubine et des indicateurs énergétiques musculaires.
- Douleurs atténuées : Les participants connectés à la Terre ont signalé une douleur subjectivement moindre, et cette différence a également été confirmée par les mesures de douleur objective.
En somme, après trois jours seulement, ceux du groupe "mis à la terre" semblaient récupérer plus vite et souffrir beaucoup moins que leurs homologues "non connectés".

Mise à la terre : une pratique à tester ?
C’est encore une étude pilote, avec quelques limites majeures : il y avait peu de participants, et les résultats doivent être confirmés par des recherches plus larges pour être vraiment significatifs. Cependant, ces premières observations donnent matière à réfléchir. La mise à la terre semble avoir un véritable potentiel pour atténuer l'inflammation et accélérer la récupération musculaire, du moins dans des conditions très contrôlées.
Et soyons honnêtes, passer du temps pieds nus dans l'herbe ou sur le sable ne coûte rien, ne présente aucun risque et pourrait même être bénéfique, que ce soit pour la récupération musculaire ou simplement pour soulager l'esprit.
Alors, prêts à tenter l’expérience après votre prochaine séance de sport intense ? Que vous soyez adepte de running, de musculation ou de yoga, pourquoi ne pas aller patauger dans un parc ou marcher pieds nus sur la plage ? Vous ne risquerez rien… et qui sait, vos jambes vous remercieront peut-être ! 🌍👣
Je te conseille vivement d'aller faire un tour du côté des études scientifiques sur la mise à la terre, ainsi que les dispositifs de mise à la terre, tu y découvriras plein de choses !
